Pelerinage

Publié le par anne

Les beaux jours reviennent et avec eux les chaussures d'été. Mes pieds nus semblent autres, enfin à leur aise, reposant plus pleinement sur le sol, plus détendus. Je ressens comme une espèce de fragilité sans l'armature de chaussettes, collants, chaussures fermées. Je ressens aussi l'énergie venue de la terre remontant le long de mon pied à travers tout mon corps, me laissant toute enivrée. Tout un monde différent apparaît parce que soudain me voilà en prise directe avec cette terre qui me soutient: Marcher dans le sable brûlant et l'eau de l'océan salée comme par des larmes de sirènes, marcher dans l'herbe parfois coupante de l'ashram, marcher sur le gravier de mon enfance, loin, perdue dans des jeux d'innocence, sentir avec tout mon corps la vie. Marcher tout simplement, consciemment, comme bientôt je le ferais avec Jacques Castermane. Etre enfin consciente de tout ce dessous de pied qui porte tout ce dessus. Il y a quelques jours j'ai ressorti mes chaussures de moine, comme un echo au pélerinage qu'est ma vie.
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